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Les origines, veiller sur l’empreinte.
Je ne sais pas d’où c’est venu, ni depuis quand. Toujours est-il qu’aussi loin que je me souvienne, les peuples anciens, les civilisations éteintes, les croyances et les rites qui les accompagnent m’ont toujours attirée. Le lien étroit entre la puissance de la nature, des éléments et le respect mystique qui rythmait ces cultures est, c’est certain, l’essence même de cette attirance. Aucune civilisation n’a survécu à elle-même et cela place l’humain au coeur de la cause de ces déclins successifs aussi longtemps qu’ont pu durer certaines d’entre-elles. En bref, les humains ont toujours réussi à bousiller leur construction sociétale. Pourquoi ? C’est une question fascinante et sans réponse définitive qui reste ouverte aujourd’hui, à l’heure ou notre civilisation s’approche de sa fin.

J’ai orienté mon travail pour qu’il soit le véritable vecteur de ce qui m’anime. Pour qu’il ait un sens. Pour être au service de l’art et non l’inverse.
Ce dernier point pour moi est le secret de l’art : être traversée en profondeur et vouloir transcrire et transmettre un message secret via la matière.
J’aimerais montrer les rites et les symboles, faire revivre des objets qui dorment dans des musées, comprendre et utiliser les toutes premières techniques artisanales en utilisant des matériaux qui existent depuis des millénaires à côté de chez moi, pour rallumer en nous le feu vibrant qui nous ramène à nos instincts naturels. Mon travail est un rappel que notre rapport à l’espace, au temps et au monde n’est pas la vérité
Les parures

L’Humain se pare depuis la nuit des temps et il n’existe aucun endroit sur terre où il en est autrement. C’est universel, un rite ancré en nous et qui nous pousse à passer autour du cou, des doigts, des bras ou des oreilles des ornements plus ou moins complexes et travaillés.
On ne porte pas une parure sans avoir conscience de la raison pour laquelle on la porte et c’est cet aspect qui m’a amenée à vouloir en reproduire et à en créer avec cette volonté : mettre de l’Esprit dans les créations.
Les pièces que vous pouvez voir ici sont nées de l’idée de nous replacer dans la réalité spatio-temporelle au travers des parures, des objets ou artefacts reproduits ou créés.
Notre manière de compter le temps n’est pas une vérité physique et cette impression que ce rythme est universel et naturel n’est qu’une impression. Notre manière d’être au monde et de plier le temps (et nous avec) pour qu’il corresponde à un fonctionnement sociétal de plus en plus universel n’est qu’une construction. A travers les rites qui existaient (par exemple) on peut aisément le ressentir, imaginer d’autres possibles, et les objets qui en témoignent notamment les parures, qui ont traversé le temps sont de formidables rappels.